Citations
" La rééducation
c'est une pratique relationnelle interactive qui met en présence un enfant
(des enfants), un adulte et un certain nombre de supports variés. Elle
a pour fonction de conduire progressivement l'enfant à un réaménagement
de son mode de relation à l'environnement et de lui permettre de retrouver
l'estime de soi, le plaisir du fonctionnement intellectuel et le goût
d'apprendre. Elle ne poursuit donc pas un objectif d'adaptation étroite
à des acquisitions mais vise à créer les conditions d'un
engagement actif et personnel de l'enfant dans la construction ou la reconstruction
de ses compétences d'élève. Pour y arriver, il y a nécessité
d'un cadre spécifique qui permet l'instauration d'un processus dynamique
de transformation du sujet qui le rend plus apte à s'approprier le savoir"
D. LUCIANI Formatrice
IUFM Paris Molitor
"La rééducation
est une activité spécifique, obéissant à des indications
précises, à une méthodologie propre, à un projet
élaboré, évolutif, traduit dans un contrat. Elle se développe
et s'exprime dans un cadre matériel et relationnel bien maîtrisé.
Il en résulte un travail appuyé sur des supports précis,
transformés pas à pas en situation "problématique"
sous l'effet d'un interrelation humaine. C'est un travail à "haut
risque" parce qu'il introduit des instants cahotants, tâtonnants,
incertains, sans cesse à construire et à "travailler".
La rééducation d'un enfant en difficulté à l'école,
ne permet pas, en effet, de décrire chaque fois l'acquis de la séance.
Ce n'est pas une suite de "leçons à apprendre, d'acquisitions
à faire, de connaissances à contrôler". La rééducation
ce n'est pas un petit peu de classe avec un seul élève. Il n'y
a pas en rééducation un "avant" ignorant et un "après"
savant. Seulement un sens qui se dérobe et progressivement se révèle.
Pas nécessairement là où l'on croyait. "
Jean-Jacques GUILLARME et Dominique LUCIANI "La
réussite de l'enfant en difficulté", page180/181
"La rééducation
s'adresse à des enfants dont le rejet de l'école et des apprentissages
demande à être entendu comme un symptôme. Pour des raisons
complexes et chaque fois singulières, ces enfants ont beaucoup de peine
à se constituer une identité d'écolier et d'élève;
ils sont intérieurement en rupture d'école et en rupture d'apprentissage.
Il s'agit alors de les aider à se réconcilier avec la scolarité
dans toutes ses dimensions : relation, socialité, culture, apprentissages
instrumentaux.
Cela ne passe certainement pas par du soutien pédagogique (même
spécialisé) ou par du rattrapage mais, en amont, par un travail
sur les rapports, symboliques et affectifs, que ces enfants entretiennent avec
les apprentissages et même, plus fondamentalement, avec l'acte d'apprendre.
Ces rapports mettent nécessairement et essentiellement en cause les relations
personnelles aux médiateurs et représentants du savoir que sont
les parents et les maîtres, sans toutefois que la vie privée de
l'enfant puisse devenir l'enjeu du travail rééducatif. L'objectif
est de libérer l'activité cognitive et de permettre à ces
enfants de devenir des écoliers et des élèves psychiquement
autonomes."
Martial PREVOT
"La rééducation
est un processus relationnel interactif conduisant progressivement l'enfant
à un réaménagement de son mode de relation à son
environnement et à la maîtrise symbolique de la réalité."
M. DUPUY, "La rééducation
en question... Définitions et modèles"
"D'une certaine façon,
du côté de l'enfant, la rééducation est la possibilité
de créer ou de restaurer des liens qui vont lui permettre de lier des
représentations personnelles à des représentations culturelles
plus communément partageables. Cela suppose que soient offertes à
l'enfant des médiations culturelles ou corporelles lui permettant de
transformer ce qui serait de l'ordre de l'éprouvé en quelque chose
qui deviendrait symbolisable. C'est la possibilité pour l'enfant de mettre
en forme un imaginaire archaïque qui gèle son évolution et
qui au lieu de lui permettre d'entrer dans les apprentissages et les acquisitions
culturelles, émerge en symptôme."
A. FRIGARA, "Rééducation
et créativité", Congrès FNAREN, p 65, 1992
"(...) l'un des objets
fondamentaux de la rééducation, ce sont effectivement les "trous",
les blessures, l'"inacceptable" que laisse, en l'enfant, le fait que
quelqu'un , dont le lien lui est indispensable, est vécu comme n'ayant
pas honoré son devoir d'alliance envers lui. Et cela, même dans
des situations dont cet autre n'est pas responsable, ou encore lorsque lui-même
se vît comme n'ayant pas honoré son devoir d'alliance envers ce
autre. La rééducation est la tentative de restauration de l'alliance,
à laquelle le rééducateur procède lorsqu'il est
face à une dette d'alliance qui a produit, chez l'enfant , un trou au
niveau de l'image soi et de l'image de l'autre, trou qui, par extension, affecte
son rapport au monde, monde scolaire compris."
Jacques LEVINE
"L'intervention rééducative
"consiste moins à transmettre des systèmes symboliques conventionnels
que de mobiliser le fonctionnement psychique qui en permet l'accès."
O. AVRON, "Les processus de symbolisation,
processus mutatifs"
"La rééducation,
consiste à mettre en place un travail de transformations des situations
produites ou rencontrées dans les séances, à partir d'une
interrelation construite en s'appuyant sur des supports identifiables."
Jean-Jacques GUILLARME et Dominique LUCIANI
"La réussite de l'enfant en difficulté", page 172.
" Le
temps et le lieu rééducatif [...] sont fondamentaux « parce
qu'ils ne sont pas sérieux. Cette boutade
pour dire qu'avec la rééducation l'enfant vient pendant un temps,
un moment de sa vie, régler des problèmes avec lui-même,
parfois avec les autres. Lorsqu'ils sont réglés, que les pouvoirs
sont revenus, que l'estime de soi est retrouvée, pfft, ce temps doit
disparaître, l'enfant dès lors se retrouve. " Erre
n°86 1986"(p.187).
" Ce sont ces événements [psychiques],
tels qu'ils sont joués, énoncés, produits qui constituent
le « réel » sur lequel on travaille. Le signifiant en rééducation
est, de ce point de vue, toujours plus réel que le signifié qu'il
transporte. [...] Il devient un fait véritable, un « réel
» inscrit dans le psychisme de l'enfant, même s'il n'est pas prouvé
que tout ce qui s'y rattache soit vrai, ni même véridique. "
(p.188)
Jean-Jacques GUILLARME et Dominique
LUCIANI
" Il
ne s'agit pas de proposer quelque chose de plus à un enfant (temps, méthode,
attention…) il s'agit de lui proposer quelque chose de suffisamment autre
pour qu'il découvre l'écart entre sa vision actuelle du monde
et ce qu'on lui propose d'autre pour voir autrement ce qu'il vit."
Y. De LA MONNERAYEconférence Journée AIS
du 04 04 95 AREN 13
"En se racontant
en même temps qu’en jouant ses histoires avec le rééducateur
l’enfant va pouvoir reconstruire sa propre histoire. "
Y. De LA MONNERAYE.
" L’hypothèse que l’on
fait en rééducation c’est que lorsque l’enfant sera
parvenu à donner plus de sens à ce qu’il veut exprimer et
communiquer dans le jeu le passage vers des systèmes de représentations
plus élaborés, moins métaphoriques, utilisant davantage
le signe que le symbole encore très proche du symbolisé deviendra
possible. Le jeu symbolique en rééducation serait considéré
comme une propédeutique à des codes symboliques plus abstracteurs
et favorisant la structuration de la représentation mentale, permettant
de mettre du sens là où il n’y en avait pas. "
J.M. GILLIG
"La rééducation
met en mouvement un processus symbolique ; non pas en décodant les chaînes
symboliques ; mais en en créant de nouvelles, comme un pontage relance
la circulation en contournant l'obstacle ; en proposant des détours empruntant
les voies verbale ou motrice ou les deux (ce qui ne veut pas dire qu'elles soient
fusionnées). Le geste organise les objets réels cependant que
la parole traduit pour l'autre et pour soi l'identité avec les représentations
imaginaires. »
J.C. BARAT
« Rééduquer
consiste en une tentative pour réduire la charge affective qui pèse
sur certains comportements qui, de ce fait, deviennent inadaptés, en
offrant des substituts progressivement moins chargés »
J.C. BARAT
« L’espace rééducatif
est cet espace intermédiaire, espace de jeu, de surprise où une
communication ludique s’établit entre le rééducateur
et l’enfant grâce à la confiance de celui-ci en la fiabilité
de l’adulte. »
A. FRIGARA